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Welcome to Montréal

Welcome to Montréal

Bien le bonjour chers amis,

Pour vous mettre dans l'ambiance, mettez ce morceau avant de commencer votre lecture : link

Bien, il fallait absolument que je vous parle de Montréal. Mon expérience là-bas a été tellement hors du commun que je me devais de vous retranscrire un peu des mes aventures, de mes émotions. Cet article est tout spécialement dédicacé à Maltus, futur président du Cameroun et qui aura un jour j'espère la chance d'aller vivre un idéal, son idéal, à Montréal!

Un atterrissage en douceur ... à l'arrache !

Mon arrivée à Montréal fût assez mouvementée. Je m’étais concocté, encore une fois, un programme assez serré!

Mercredi 3 Avril : Départ de Douala au matin arrivée à midi en France.

Jeudi 4 Avril : Retour à la réalité occidentale française (fromage, vin, sauc')

Vendredi 5 Avril : Soutenance de PPH

Samedi 6 Avril : Départ de Paris pour Montréal, arrivée à 14h30 (GMT - 5:00)

Lundi 8 Avril : 1er jour de boulot pour mon stage de fin d'études.

Mon plan machiavélique était de couchsurfer pour le week-end pour trouver un logement le plus rapidement possible, mon stage commençant directement le lundi ! J’avais donc posté quelques annonces sur CS et Tim m’avait répondu en premier. Son message était très obscur mais emprunt d’une gaieté communicative : « Rejoins moi à la coop sur généreux coin papineau et mont-royal, il y aura une Freeskool et tu pourras prendre une douche et même dormir là-bas si tu veux ! » Coop, douche, Freeskool, késsésa ? me disais-je … Bref aussitôt débarqué de l’avion, je me suis rendu au coin en question, cherchant sur les enseignes la Coop-sur-Généreux. L’air d’un con, je n’avais pas de portable (que j’ai eu la bonne idée de paumer au Cameroun) et bien sûr pas d’accès internet. Voyant mon air de pomme déconfite, un passant me demande ce que je cherche (fréquent au Canada, les gens sont sympas) :

-« Ben la coop sur Généreux, ça te dit quelque chose ? »

- « Et si tu allais pousser la porte par là-bas ? »

Il me désigne une porte à première vue condamnée ou fermée, assez sale, dans une ruelle. La ruelle s’appelle « Généreux ». La porte n’est pas « barrée» et je me retrouve devant un grand escalier. Je monte en haut et j’atterris pour la deuxième fois de la journée, mais cette fois au plein milieu d’un cours de salsa donné par une petite nana enjouée ressemblant étrangement à Betty Boop : Maïa. Drôle d’arrivée. Je reconnais mon hôte, Tim, qui trémousse sa grande dégaine au milieu du salon, transformé pour l'occasion en piste de danse. Il est très sympa mais il doit partir et me dit qu’on se retrouvera plus tard. Bon … je me met alors à danser, suivant les consignes de Maïa : mon aventure québecoise était lancée !

Freeskool

Le premier jour j'ai atteri au milieu d'une freeskool et ce sera logiquement mon premier topic. Le concept de la freeskool? Favoriser les échanges gratuits de conaissances au sein d'une communauté! Un samedi par mois, la Coop-sur-Généreux organise une journée avec des ateliers. Tout le monde est le bienvenu. Des intervenants volontaires animent chacun leur tour un petit cours sur le sujet de leur choix. Un repas commun est partagé et un concert termine généralement les "freeskooldays". Les sujets abordés sont très divers et l'ouverture d'esprit qui en résulte géniale. Ainsi on apprend à faire des dreamcatchers, on s'initie au djembé, on découvre des modes d'économies alternatives, on peut avoir un cours de permaculture ou un cours d'espagnol, on réalise des objet en bioplastique (merci Mata!), on participe à des débats sur la sexualité et ses pratiques etc ...

Pour mon premier jour c'était donc Salsa avec Maïa, qui nous distillais quelques pas ramenés de ses voyages en Amérique du Sud et Centrale.

La Poutine (prononcez "Poutzinne")

Après le cours de danse, Tim ne revient pas et je reste alors à la Coop. Je fais un peu plus la connaissance de Maïa, Coopeuse (=habitante de la coop), qui est en fait une artiste se produisant sous le nom de Maïa Leia. Elle est assez connue au Québec, allez donc lui faire un coucou sur internet. Elle chante divinement bien, mais s'ennuie de faire de la chanson commerciale. D'ailleurs si quelques d'entre vous désire la rencontrer, allez à la station de métro Mont-Royal, elle joue souvent avec son petit ukulélé.

Nous sommes un petit groupe d'une dizaine de personnes qui restons "chiller" (=glandouiller à connotation positive) dans le salon. Depuis mon arrivée un type m'intrigue. Sa tête me dit quelque chose. Je suis persuadé que c'est une vague connaissance de mon lycée. Je l'aborde et il se révèle que oui! C'est bien lui, Théau, de Clermont-Ferrand. Le monde est petit et nous avons certaines connaissances de l'INSA en commun. Moi qui pensait arriver en terre inconnue, c'est raté!

Comme nous avions faim, nous partons avec Maïa, Théau et le petit groupe de freeskooler déguster une poutine, le plat gastronomique national Québecois. C'est en fait une plâtrée de frites, recouverte de fromage en grains (on dit aussi "en crotte" ou "skwik skiwk" d'après le bruit qu'il fait quand on le mange) et d'une sauce brune ou BBQ. Un délice! Il faut savoir que la poutine se déguste généralement entre 3 et 5 heures du matin et possède cette vertu thérapeutique qui permet d'absorber tout l'alcool excédentaire de l'estomac. Vous mourrez d'envie d'en déguster une? Allez à Lyon, un "Frite alors!" a ouvert non loin des terreaux, mais ils ferment à 11h...

Nous discutons la bouche pleine et j'en apprends un peu plus sur la Coop et notamment que des places se libèrent début Mai ! On ne pouvais rêver mieux! Etre Coopeur c'est surtout une histoire de chatte, il faut être à la bonne place au bon moment. Mais quand même, il faut aussi faire bonne impression lors d'une rencontre avec les autres Coopeurs durant un meeting.

Voilà comment manger une bonne poutine : soûl!Voilà comment manger une bonne poutine : soûl!

Voilà comment manger une bonne poutine : soûl!

La Coop

Coop sur Généreux, mon amour

Fink répétait inlassablement cette phrase au début de chaque meeting. Et ces quelques mots résument tout.

Les meetings ont lieu tous les lundis soir. Les habitants de la Coop essayent autant que possible de ranger et de cuisiner ensemble avant. Vous le savez comme moi, rien de mieux que de se retrouver autour d’une bonne bouffe avec une bière fraîche à la main!

Le meeting est un moment très spécial dans la vie de la communauté. Il réunit tous les coopeurs et de temps en temps des personnes de passage qui partagent le repas ou veulent bien se joindre au cercle. Le meeting commence toujours par un tour de parole. Un par un, on raconte sa semaine, ses pensées du moment, finalement ce que l’on veut. Certains se confessent, d’autres disent seulement 3 mots et tout le monde écoute plus ou moins en mangeant tranquillement.

Sur un tableau, ceux qui le veulent notent les points qu’ils désirent aborder et qui regardent de près ou de loin la vie de la communauté. Il y a des rubriques très récurrentes. On fait toujours le point sur le partage des tâches (nettoyage, sortir les poubelles, récupérer de la bouffe), l'avis sur le couch/surfing, la gestion des évènements à venir, la gestion des arrivée/départ à la Coop etc ... Toutes les décisions sont prises collectivement, c’est super on débat, on discute,mais c’est à double tranchant. Certains death-meetings animés ont duré plus de 4h…

Comme je le disais précèdemment chaque personne qui désire intégrer la Coop doit assister à au moins un meeting et passer du temps avec les Coopers en couchsurfant par exemple. Lors du meeting la parole lui est donné et c'est à lui de convaincre de l'intégrer à la maisonnée. S'ensuit un débat à huit clos entre les habitants ou chacun donne son ressenti sur la personne, si elle "fit" bien avec les vibes du moment. Une décision est enfin rendue à l'intéressé(e). C'est un peu comme un entretien d'embauche et j'ai eu la chance de le réussir, mon arrivée à la Coop s'est donc faite au 1er Mai. Nous étions début avril et je devais donc trouver un logement en attendant. Cela peut paraître angoissant mais c'est sans compter que j'avais ma boîte à chatte grande ouverte. J'ai réussi à trouver un type qui cherchait à sous-louer sa chambre pour avril justement et qui plus est dans un appart' mythique de Montréal, célèbre pour avoir acceuilli certains concerts illégaux. Oui, dans l'appart dit "des chérubins" il y a un studio d'enregistrement avec batterie à disposition et tous les habitants sont musiciens. C'est ici que j'ai rencontré Felix "Felp" Petit, un monstrueux saxophoniste originaire de Besançon. Allez checker sa musique, ça déchire pas mal : link

Couchsurfing

Mais revenons à nos montons, nous sommes le 6 Avril 2013, je viens d'arriver à Montréal et j'ai dans mon estomac une bonne poutine. Entre-temps Tim m'a laissé un mot d'excuse et je vais donc dormir à la Coop pour ma première nuit de couchsurfer. Alors que je m'allonge sur un divan pour me reposer un peu du décalage horaire, un groupe de ska fait son entrée pour installer son matos et lancer des balances : ce soir, concert! Un concert de fous, avec la foule qui joue au trampoline avec le parquet, des gros pogos au milieu du salon, de la sueur, de la bière yolélé yolala et paf! je m’écroule comme une masse dans un coin : il est 4h du mat’, je suis donc debout depuis … 29 heures!

Je me réveille pourtant tout frais à 8h30. Et oui ça fait du 14h30 chez nous, mais j’ai réussi le deal de tout les jetlagés vers l’ouest : se coucher le plus tard possible pour renquiller direct dans le bon créneau horaire. Bon j’ai ptet fais un peu de zèle… Plusieurs personnes dorment encore sur les divans autour de moi. Des couchsurfers aussi. Certains resteront une seule nuit, d'autres plusieurs. La Coop est un espace communautaire où la notion de partage est très importante. Elle offre donc l'hospitalité à beaucoup de couchsurfers, surtout l'été. C’est assez incroyable, mais pendant l'été il arrive que le Coop accueille 15 personnes! C’est un peu beaucoup c’est vrai mais tout de même assez rare. En moyenne, sur Juin/Juillet/Août est de 4 couchsurfeurs par soirs. C'est en fait difficile de gérer le nombre entre ceux qui restent plus longtemps que prévu, ceux non planifiés qui se pointent à l'arrache (parfois à 2h du mat') et les amis de Coopeurs. La durée de base admise pour un couchsurfing était de 3 jours, mais par exemple Matt, que nous appréciions beaucoup, est resté 1 mois. En revanche il faut parfois virer certains indésirables... Enfin bref tout ça, ça fait du monde. C’est assez rigolo de se réveiller tous les matins en découvrant de nouvelles têtes sur les sofas mais parfois un peu pesant aussi... Il faut savoir être tolérant mais aussi parfois dire stop, enfin gérer les aléas de la vie en communauté quoi.

Et puis quand il faut trop chaud et qu'il y a trop de monde, il reste le toit, un espace non négligeable mais pas très autorisé d’accès. Nous avons tout de même eu, pendant un temps d'overbooking des lieux, un joli camp de manouches installés là-haut, tribu païenne dont je faisais joyeusement parti car ma chambre était toujours utilisée par Fink, occupé par ses préparatifs pour rejoindre Halifax en vélo (1250kms!) afin d'attraper le bateau pour l'Europe.

Le dors-toit-reuh

Le dors-toit-reuh

Le carré rouge

A force de traîner dans un milieu alternatif, on rencontre des gens alternatifs. Par le biais de la Coop j'ai pu rencontrer beaucoup de jeunes qui ont activement participé aux manifestations étudiantes de 2012. Des militants donc et très engagés portant fièrement leur petit carré rouge sur leur veston, symbole du mouvement de contestation (en plus des casseroles). En fait les séquelles de cette période sont encore vivaces chez ces jeunes plus déterminés que jamais à se lever contre le gouvernement en place. Les manifestants québecois rejettent en masse ce gouvernement à majorité anglophone, libéral et qui n'en fait qu'à sa guise.

J'ai pu participer à quelques manifestations activistes, comme celle de déposer des coquilles d’œufs préalablement vidées et peintes style tête humaine sur les marches de l'entrée de la bourse. Impossible de ne pas éclater quelques visages pour entrer! En échange nous distribuions de la quiche (faite avec le contenu des œufs) à ceux qui voulais bien s’arrêter pour discuter. Une autre fois encore, je me suis joint à une manifestation ant-loi P6. C'est une mesure qui vise à cadrer fortement (pour ne pas dire empêcher) les manifestations populaires. Donc tout en gueulant en choeur : "la loi P6, on s'en câlice", nous avons balancé des "seed bombs" un peu partout à travers la ville.

Cette action est assez rigolote et vise à utiliser tout les espaces cultivables en friche que recèle Montréal pour faire pousser ... de la bouffe. Et si vous êtes attentifs, en vous promenant dans Montréal, vous pouvez trouver en plein dans une rue passante des courges qui poussent à porté de bras à la vue et au sus de tous!

Une autre des préoccupations de mes amis militants était la gentrification progressive de certains quartiers. Qu'est ce que la gentrification? C'est en fait la rénovationd'un quartier initialement défavorisé abritant des classes populaires pour y installer des couches sociales plus aisés. L'arme favorite? Le condo. Le condo est un petit appartement privatif pour couple modèle, bien mis en valeur par les pubs. Des jeunes actifs participant activement au développement capitaliste, fermant leurs portes bien à clés et se foutant pas mal de leur voisins. Des condos, il en pousse absolument partout à Montréal, empêchant l'émergence de nouvelles communes similaires à la coop ou les personnes vivent ensembles et échangent. Ainsi j'ai pu assister à l'expulsion des locataires des très réputés et miteux Loft Moreau, ateliers d'artistes riche en histoire, en personnages haut en couleur, en vie! Une vie tellement différente que tout ce que proposent les agences de construction immobilière avec leur condos insipides. Bref un haut lieu de créativité ou les projets poussaient à une vitesse folle sous le soleil de Montréal. Allez à la pêche aux infos, google it, youtubeit : lofts moreau !!

La Cosmoop

Beaucoup de français, attiré par le rêve américain, immigrent pour venir vivre et travailler à Montréal. Le gouvernement québécois encourage d'ailleurs fortement les petits français à venir exprimer leurs talents professionnels de ce côté-ci de l'Atlantique. Les français s'accumulent pas mal dans le quartier Plateau-Mont Royal et il en résulte une certaine sectarisation.Les Québecois râlent d'ailleurs un peu à ce sujet et c'est pas souvent que ça leur arrive! En fait beaucoup de français que j'ai rencontré dans Montréal me disaient ne connaître que d'autres français et ne semblaient pas percevoir la vie dans la métropole comme moi. A la Coop, les nationalités sont multiples et j'ai évolué dans un environnement multiculturel et multilingue. Parmi les habitants j'ai eu la chance de côtoyer : une vénézuelienne, un salvadorien, des montréalais et francophones anglophones, des canadiens, des belges, une brésilienne et sans les oublier, des français. Nous parlions soit français, soit anglais. Et puis avec tous les gens de passage, c'est la Terre entière qui est venue me rendre visite chez moi!

Voiçi les secrets de fabrication des seed-bombs et les bonnes raisons d'en balancer un peu partout. Prêts? Bombardez!Voiçi les secrets de fabrication des seed-bombs et les bonnes raisons d'en balancer un peu partout. Prêts? Bombardez!

Voiçi les secrets de fabrication des seed-bombs et les bonnes raisons d'en balancer un peu partout. Prêts? Bombardez!

Les habitants de la Coop version 1913 !

Les habitants de la Coop version 1913 !

La bouffe

Dumpster-diving

Une grande partie des habitants de la coop pratiquent le dumpster-diving ou déchétarisme. Je préfère encore le mieux le mot poétique de « trésordure ».

Un frigo entier est dédié à la nourriture récupérée et c’est tout simplement "open". Tout le monde se sert comme bon lui semble pour préparer ce que bon lui semble. Une des règles (implicite mais logique) est de ne jamais préparer pour soi-même, mais pour un peu plus de gens, toujours dans l'optique de partage.

Je ne sais pas pourquoi, peut-être mes racines auvergnates, mais j'ai beaucoup pris goût au dumpster diving, au point de réaliser quelques prouesses : plusieurs kilos de saumon frais, 30 boîtes de After Eight, un stock de chewing-gum pour une année, des piles pour appareils auditifs, des gâteaux etc ... Au point que certains me surnommaient le "Dieu du dumpster", en gros le roi des poubelles. En fait mon stage se déroulait à 10kms de la Coop et tous les jours en rentrant du boulot, je checkais une demi-douzaine de spot ce qui fait que je revenais toujours avec un plein panier de bouffe à la maison et forcemment de temps en temps c'est jour de chance!

Pendant ces 5 mois à Montréal la bouffe n'était absolument plus une préoccupation et surtout ne rimais plus avec argent! Nous en avions tellement que nous en jettions encore nous même de grandes quantités, principalement des légumes (oui les choses grasses et sucrées préemballées ne faisaient pas long feu avec une quinzaine de bouches à nourrir). Nous avions même des accords avec certains commerçants de notre rue, qui nous refilaient tous les jours, à heures fixes, les invendus ou les invendables. En fait nous n'achetions que ce que nous ne trouvions pas dans les poubelles : le plus souvent de l'huile, du beurre, de la bière etc ...

Le plus marrant avec le déchétarisme c'est qu'il enlève une certaine liberté, parfois pesante, au consommateur : faire son choix. En effet combien d'entre vous se reconnaissent dans cette description : vous devez vous faire à manger mais vous n'avez pas d'idées, au supermarché vous errez pendant une plombe dans les rayons, béas, indécis, confus devant l'abondance et la diversité des produits proposés, sans parler du paramètre prix qui a souvent son mot à dire! Avec le dumpster, terminé. Vous bouffez ce que vous trouvez dans les poubelles, point. nsuite il suffit d'être créatif quand à la manière!

Des gâteaux ... et des friandises en doses létales ! Des gâteaux ... et des friandises en doses létales ! Des gâteaux ... et des friandises en doses létales !

Des gâteaux ... et des friandises en doses létales !

Il suffit parfois de cueillir le fruit ... ou carrément plonger dans des tonnes de hachis-parmentier !Il suffit parfois de cueillir le fruit ... ou carrément plonger dans des tonnes de hachis-parmentier !

Il suffit parfois de cueillir le fruit ... ou carrément plonger dans des tonnes de hachis-parmentier !

Des légumes en folie qui finissent toujours par pourrir et des yaourts plein le frigo !Des légumes en folie qui finissent toujours par pourrir et des yaourts plein le frigo !

Des légumes en folie qui finissent toujours par pourrir et des yaourts plein le frigo !

Un petit docu qui date un peu (2010) mais c'est bien la Coop et l'esprit est resté le même!

Food not bombs

Vous l'aurez compris, la bouffe est une ressource quasi-gratuite et abondante à la Coop. Le frigo commun est toujours à disposition d'un apprenti chef cuistot inspiré ou d'un affamé désespéré. Les poubelles de Montréal regorgent donc de véritables trésors nutritifs et puisqu'elles sont librement accessibles autant s'en servir! En effet la principale différence avec la France et que les "dumps" se trouvent souvent sur les ruelles derrières les magasins et appartiennent au domaine public. Il est donc légal de les ouvrir pour se servir. Mais de plus en plus de grandes surfaces ont recourt aux compacteurs, qui ne laissent malheureusement aucunes chances aux valeureux déchétariens. (J'aime aussi beaucoup le terme de "Freegan")

Le collectif Food not Bombs a vu le jour en 1980 aux Etats-Unis et depuis plusieurs antennes se sont développées un peu partout sur Terre. Notez bien ici le terme de "collectif". Il n'y a aucune organisation ou institution interne. Chaque groupuscule est libre et très souvent auto-géré. La Coop, dans sa politique de shared space, mettais donc à disposition sa cuisine et ses ustensiles aux militants de l'antenne Montréalaise de FNB. Chillant le plus clair de mon temps libre à la Coop, j'ai donc logiquement intégré le groupe.

Le plus souvent le collectif soutient des événements militants par le biais des connaissances, du réseau de ses membres et fournit la logistique bouffe tout en véhiculant son message. Mais il arrive parfois que sur un coup de tête, sur une initiative individuelle ou collective, pour fêter la trouvaille d'un nouveau bon spot de Dumpster, on aille direct dans la rue distribuer la bouffe. C'est ce qui est arrivé environ deux semaines après mon arrivée : une action en pleine rue Mont-Royal.

Le but caritatif n'est clairement pas visé. En plus très peu de SDF présent lors de nos manifs ne se déplaçaient pour manger un bout : ils continuaient à tendre le bras dans la rue, devant le McDo par exemple. La distribution de nourriture gratuite est en fait un moyen d'entrer en contact avec la population, d'ouvrir la discussion et de proposer un débat, un échange le plus souvent axé sur le gaspillage alimentaire et le budget alloué à la défense à travers le monde.

Distribution de bouffe gratuite ... devant le McDo Mont-Royal !!

Distribution de bouffe gratuite ... devant le McDo Mont-Royal !!

Les poches vides

Plusieurs chosent déroutent à la Coop. D'abord la porte d'entrée n'est jamais fermée. Il existe sûrement une clé mais je ne sais même pas si quelqu'un sait ou elle est. En fait la politique adopté est celle de porte ouverte : n'importe qui est bienvenue entre 11h du matin et 11h du soir. En tout cas en tant que locataire c'est pratique : pas de clé. Et puis pas d'inquiétude non plus, la Coop est toujours pleine de monde. Du coup pas de clés donc aucun risque de pommer son trousseau ou de se retrouver enfermé dehors, en short et en tongs, comme cela à pu m'arriver en Allemagne par exemple, une situation incroyablement stupide d'ailleurs, résolue de manière tout aussi ubuesque. Je me ferais une joie de vous raconter si vous me demandez.

Donc rien dans la poche droite, pas de trousseau. Et rien dans la poche gauche non plus! Et oui pendant 5 mois j'ai vécu sans portable! Un vrai bonheur. Joignable uniquement par mail. En fait la situation s'y prétait particulièrement. Tout se trouve à la coop, elle agit comme un serveur. Tout l'information y transite. Les êtres humains aussi. Impossible de se retrouver isolé. Cela peut-être un mal comme un bien, mais disons que j'ai réussi à en tirer surtout les avantages que les inconvénients.

Liberté et créativité

Un autre principe de la Coop est l'autonomie et la responsabilité. Chacun est libre de vivre comme il veut tant qu'il le fait dans le respect des autres. Le jugement et les apriori sont à laisser sur le paillasson, à l'entrée. L'environnement de la Coop offre la chance à chacun d'être vraiment soi-même et de vivre exactement comme il l'entend, sans être jugé.

Angie aimait particulièrement le concept du "Naked Monday" et il ne fallait pas s'étonner de la voir déambuler en habit d'Eve. On en apprend de belle à la Coop aussi! Ainsi nous avions une fois été conviés à un Masturbathon, le concept ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Masturbathon.

Pour régler c'est les différents, c'est la communication et le dialogue qui sont employés. Une solution finit toujours par se profiler à l'horizon. Et puis il y a aussi les meetings pour régler les problèmes ensembles.

La Coop, c'est aussi un lieu important pour la créativité et pour monter des projets, débiles ou non.

Jamie passe le plus clair de son temps à monter un mode d'économie alternative. Allez vous inscrire sur son site pour vous renseigner. Si vous le pouvez, mettez le en contact avec des gens que vous connaissez et qui partagent les même convictions pour créer un réseau mondial! ---> http://joatu.com/

Fink a donné deux magnifiques représentation d'une pièce théâtre de son cru : Marges du temps perdu. Il travaillait dessus depuis plus d'un an et cette concrétisation fût très réussie. Chapeau l'artiste!

Avec Luis nous avons tenté de faire de la bière qui s'est avérée être un excellent vin. Ce même très cher Luis a trouvé un piano droit (dédicasse à manu!) que quelqu'un cherchait à donner sur kijiji, le site équivalent au "bon coin". A force de persuasion, il a réussi à convaincre tout le monde de l'intégrer au mobilier de la Coop, sachant qu'ils ont dû le démonter pour l'amener au deuxième étage, regardez donc la vidéo! Là encore, chapeaux les artistes!

Grâce à Luis (sweat bariolé) la Coop a maintenant son piano!

Quelques oeuvres d'arts, la tour anti-merde et ces dessins réalisées lors du Masturbathon 2013 et qui ont atterri à la Coop, amateurs de dessins de bites sur les cahiers des autres, vous avez du boulot ^^
Quelques oeuvres d'arts, la tour anti-merde et ces dessins réalisées lors du Masturbathon 2013 et qui ont atterri à la Coop, amateurs de dessins de bites sur les cahiers des autres, vous avez du boulot ^^

Quelques oeuvres d'arts, la tour anti-merde et ces dessins réalisées lors du Masturbathon 2013 et qui ont atterri à la Coop, amateurs de dessins de bites sur les cahiers des autres, vous avez du boulot ^^

Un espace de vie immense !

La Coop, c'est grand! On y trouve une salle de vélo, une salle à outils, 11 chambres, 2 cuisines, 2 salles d'eau et même une friperie bien fournie. Vu la densité du passage, les gens oublient toujours quelque chose et puis les dumpsters renferme parfois des vêtements! En tout cas j'ai refais ma garde-robe (j'ai aussi perdu un nombre important de choses) et quand je ne savais plus quoi me mettre j'allais tout simplement piocher dans les trésors de la frip'. Pratique pour se déguiser!

L'immeuble renfermais d'anciens ateliers, en fait deux grand loft sur deux étages. Les premiers coopeurs ont fabriqués eux même des murs au premier étage pour créer des chambres. L'espace du deuxième étage est resté presque entièrement ouvert. Le gros avantage de la Coop c'est donc cet immense lieu de vie, ce qui a permis d’aménager une scène. Et comme vous vous en doutez, dans son optique de partage, d'échange, de rencontre et de bonne vibes, la coop organise régulièrement des concerts, gratuits bien entendu!

Petite visite, réalisée peu avant mon arrivée !

Grre a choisi la Coop pour tourner un clip, une belle orgie clandestine!

Mesdames et Messieurs, le Cabaret !

Les concerts dans le salon c'est vraiment cool, mais THE évènement à la Coop c'est le cabaret!

Derrière ce nom un peu pompeux et bourgeois se cache en fait une soirée à l'énergie démesurée. Le concept est simple : c'est une scène ouverte, suivi d'une jam-session et se terminant par un dancefloor torride. Retenez bien ceci : ça se passe tous les derniers samedi du mois et tout le monde est le bienvenue.

En début de soirée, une liste numérotée est dressée sur un tableau et chaque personne qui désire faire un petit show s'inscris. Cela lui donne 15 minutes sur scène pour s'exprimer.

J'ai vu des choses incroyables durant les cabarets. Des humoristes, des chanteurs, des acteurs, des musiciens, des acrobates bref de l’éclectique en masse, tout ce que l'on peut imaginer et même plus! Mais les plus marquants ont été pour moi un mec s'appelant JohnJohn, tout seul avec son micro et sa looppédale sans oublier une nana qui nous a offert un strip-tease à la fois hilarant et sublime.

L'incroyable JohnJohn lors d'un cabaret ! (Il s'appelle John Rich apparement)

Théâtre de l'opprimé et théâtre forum

Dans son optique de "shared space" et comme avec les membres de FNB, la Coop laissait tous les vendredis soirs son espace à disposition d'une troupe de théâtre montréalaise un peu particulière : la troupe de théâtre de l'opprimé.

Cette troupe s'est formée spontanément grâce la rencontre de deux personnes passionnées proposant des ateliers ouvert à tous et gratuits. Alors que je me trouvais un vendredi soir à la Coop et que je les regardais avec curiosité, ils m'ont proposé de me joindre à eux. C'est aussi ça la magie de Montréal : le contact et l'intégration se font sur un regard, une parole, aussi simplement que ça. Motivé à bloc pour jouer du théâtre, j'ai intégré la troupe.

Le théâtre de l'opprimé est un concept mis au point en 1960 par Augusto Boal. Les acteurs jouent des scènes de vie courante et qui les concernent par le fait d'une oppression qu'ils subissent eux-même dans leur vie de tous les jours : au travail, à la maison, en vacances etc... Cet outil très intéressant permet d'une part aux acteurs de réfléchir sur leurs oppressions et les confronter aux ressentis d'autres personnes mais aussi et surtout d’interagir ensuite avec un public sur les problématiques réelles que soulèvent ces oppressions grâce à l'utilisation du théâtre forum. Cette forme de théâtre est participative. Une scénette mettant en scène un opprimé face à ses oppressions et ses oppresseurs est jouée. Ensuite, un meneur propose aux personnes du public de venir remplacer le personnage opprimé et de rejouer dans certaines parties de la scène pour proposer leur vision, leur répartie, la manière de fonctionner pour apporter des solutions, une manière de faire autrement face à une situation apparemment bloquée pour l'opprimée.

Je vais vous donner un exemple très concret car j'ai eu la chance, avec le groupe de personnes rencontrées à la Coop de monter la troupe Oléoléoducs, militant contre l'exploitation des sables bitumineux en Alberta (Canada). Dans notre cas la scène représente une jeune militante (l'opprimé) qui habite une collectivité concernée par un projet de construction de pipeline, face aux réactions de sa famille, de son entourage et de sa communauté (oppresseurs) suite à une manifestation activiste de sa part contre le projet pétrolier. Ce pièce fait écho aux plans de la société pétrolière Enbridge qui souhaite inverser le flux d'un vieux pipeline pour acheminer le pétrole non-conventionnel issu de l'exploitation des sables bitumineux d'Alberta vers les raffineries montréalaises. Les fuites étant courantes et bien-sûr catastrophiques écologiquement.

Le but était ici de monter un spectacle pour le jouer à Montréal afin de récolter des fonds pour ensuite partir en tournée à travers le Canada afin de jouer cette pièce dans les communautés concernées par notre problématique (inversion du flux du pipeline/construction de nouvelles lignes d'acheminement à proximité du village) afin de les sensibiliser et les amener a réfléchir sur les enjeux et conséquences soulevés par de tels projets.

Notre projet a vu le jour, plein d'enthousiasme, et c'est au Rialto, grand théâtre montréalais, que nous fîmes notre première pour la levée de fond : des heures de boulot, une grande réussite et un plaisir énorme sur scène !

MONTREAL

Après l'hibernation, l'action!

Au cas ou vous ne le savez pas, l'hiver à Montréal, et au Québec en général, est froid. Très froid. Très très froid. Facile -30°C. Il ne bénéficie pas de l'effet régulant du Gulf Stream dans lequel se pavanne le vieux continent. Naon, icît y fait frêt (voir lexique en fin d'article) et cela peux parfois paraître un peu long : de fin octobre à début avril, c'est l'hibernation. Montréal vit un peu au ralenti : toutes les molécules se figent. Mais dès le retour du beau temps c'est l'explosion, la débauche d'énergie de toutes les calories emmagasinées pendant le long hiver et on en prend plein la vue !

Festivals

Une amie à trouvé l'expression juste : en été à Montréal, on est sur-sollicité. Il se passe des choses partout, tout le temps. Montréal à partir de mai, c'est des festival en pagaille. Pour ne citer que les plus importants :

  • "Juste pour rire" : de l'humour et encore de l'humour
  • "Montréal Jazz Festival" : Le plus gros du monde, 300 concerts gratuits (dont Wax Taylor en 2013 héhé!)
  • "Les Francofolies"
  • "Le Mutek" : Musiques électroniques
  • "Fringe" : Musique rock et pop
  • "Osheaga" : Musique actuelles, enfin à la mode.
  • "Complétement cirque" : Cirque et arts de rue
  • ect ect ... il y en a plein d'autres http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_festivals_et_%C3%A9v%C3%A9nements_%C3%A0_Montr%C3%A9al
Arts

En amateur de graffiti et autres formes de vandalismes urbains, j'ai été absolument ébahi. Le graffiti est omniprésent à Montréal, il y en a partout! L'aspect de la ville en Amérique du Nord n'est pas du tout le même que chez nous. Tout a été construit rapidement, un peu à l'arrache pour assouvir un besoin pressant de logements. En effet, il faut l'avouer l'architecture et l'organisation de la ville fait qu'elle pourrait être plutôt laide à première vue : bâtiments à l'aspect carton et "cheap", pas ou peu d'architecture recherchée... Rien à voir avec certains quartier de Paris, le 6ème à Lyon ou des petites villages corses.

Mais Montréal est un immense terrain de jeu pour les artistes en tout genre. Et tout le monde semble accepter de vivre dans cette espèce de décor que "c'est pas grave et même tant mieux si on joue avec, qu'on y met de la couleur et de la vie". Le résultat? Des fresques immenses et magnifiques partout dans la ville, à quasiment chaque coin de rue dans certains quartiers!

Il existe même, courant Juillet, un festival de Street Art. Cette année c'est l'artère Saint-Laurent (une des principales) qui a accueilli la manifestation, avec des graffeurs du monde entier. Le résultat était spectaculaire et très appréciables.

Une de mes fresques préférées sur la route pour aller au Tams, un vélo habillé de laine, la fameuse phrase de Boris Vian à compléter à sa guise un peu partout dans la ville !
Une de mes fresques préférées sur la route pour aller au Tams, un vélo habillé de laine, la fameuse phrase de Boris Vian à compléter à sa guise un peu partout dans la ville !
Une de mes fresques préférées sur la route pour aller au Tams, un vélo habillé de laine, la fameuse phrase de Boris Vian à compléter à sa guise un peu partout dans la ville !

Une de mes fresques préférées sur la route pour aller au Tams, un vélo habillé de laine, la fameuse phrase de Boris Vian à compléter à sa guise un peu partout dans la ville !

Welcome to Montréal
Do you speak french ?

On pourrait croire Montréal à grande majorité francophone, et ben pas du tout. Montréal est avant tout extrêmement cosmopolite et comme à Bruxelles ou Genève, la référence dans les relations commerciales c'est l'anglais.

La ville est de plus tout sauf uniforme, elle se divise en pôle puis en quartiers.

A l'Est de l'avenue Saint-Laurent, la francophonie est majoritaire avec les quartiers de Plateau Mont-Royal (mon quartier, rempli de français de France et se boboïsant), Hochelaga-Maisonneuve, Villeray, Saint-Michel, Saint-Léonard (rempli d'Italien, plutôt anglophone),

Quelques quartiers mixtes autour du Mont-Royal : Mile-End (Quartier Juif), Mont-Royal, Outremont.

A l'ouest c'est le royaume anglophone : Côte-des-Neiges, Westmount, Saint-Laurent etc...

Des parcs, des parcs et des parcs !

Une des particularité de Montréal, c'est le nombre important d'espaces verts et de parcs publics. Disséminés un peu partout, ils ont un vrai rôle social. Cloisonnés tout l'hiver dans leurs appartement ou dans la ville souterraine installée dans les dédales de galeries du métro, les montréalais vivent dehors dès que la chaleur est de retour. A la moindre occasion, on se retrouve dans un parc, on chille, on joue à des jeux, on fais du sport et forcement on rencontre pleins de gens! C'est dans ces espaces ouvert que la population se retrouve, échange le plus et c'est peut-être pour cela qu'il aussi facile d'établir un contact à Montréal.

Comme le Tiergarten à Berlin, Montréal possède en son centre un "poumon" vert : le Mont-Royal. C'est une colline constituée de 3 sommets dont le plus haut culmine à 230m. Anecdote insolite, aucun bâtiment de la ville n'a le droit de dépasser cette hauteur! Vous serez toujours au dessus des citadins sur la Grosse Montagne. Le parc associé est immense et beaucoup de Montréalais vont y faire leur jogging, et du belvèdère on a une vue imprenable sur la basse-ville moderne et ses buildings. Mais d'autres parcs immense existent comme le Parc Lafontaine, à quelques pas seulement du Mont-Royal. Vous l'aurez compris, on ne se sent pas à l'étroit à Montréal. Mais la ville reste cependant à taille humaine (pas comme New-York par exemple ...) et avec de bonnes chaussures on peut tout faire à pied ou emprunter un Bixi (les vélov' de là-bas, cas rarissime en Amérique du Nord!).

Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal
Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal

Je ne résiste pas à vous montrer les merveilles de l'exposition Mosaïcultures du Jardin Botanique de Montréal

Les Tams-tams du Mont-Royal

C’est THE évènement montréalais par excellence. Dès que le printemps soulève le lourd manteau glacial de l’hiver et que les rayons du soleil chatoient de nouveau dans les flaques de neige fondue, les « Tams » reviennent !

Tous les dimanches après-midi, de nombreux percussionnistes et musiciens se réunissent spontanément au pied du Mont-Royal, près de la statue de George-Etienne Cartier. C’est un évènement extrêmement populaire et si le temps est clément c’est un véritable festival chaque dimanche ! L’ambiance est tout simplement folle. C’est là-bas que l’on croise les personnages les plus atypiques de tout Montréal : un sosie de Jimi Hendrix qui joue du Saxophone électrique sapé comme Guitar Hero à l'époque (link), d'authentiques adorateurs de Shiva qui joue du tabla avec le crâne entièrement rasé sauf un petit chignon derrière et qui donnent des cookies, un authentique pirate avec une jambe en moins et qui boit de la bière tous le temps (link), un John Lennon en puissance qui danse en chatouillant sa guitare au milieu du brouaha des tams ... bref la liste est longue et il faut le voir pour le croire!

Des centaines de gens dansent sur les rythmes tribaux des groupes ethniques d’Afrique de l’Ouest, d’Amérique central et du Sud, du Maghreb et du Moyen-Orient mais aussi sur des beats électroniques que crachent les deux énormes baffles de la scène électro, située un peu plus loin. Les amoureux de platines peuvent se rendrent aussi tous les dimanches au Piknic Elektronic, dans le Parc Jean-Drapeau de l'île Notre-Dame, pour manger un bout sur l'herbe et digérer ensuite au son des basses ou faciliter le transit avec de beaux déhanchés.

De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !
De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !
De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !

De la transe, de la danse, des combats médiévaux et des sacrés personnages !

Quand je vous dis que c'est un événement populaire! Et c'est tous les dimanches !

Le Québec

Des lacs, des lacs, des lacs et la forêt, la forêt, la forêt !

Quand on regarde la carte du Québec de plus près, on s'aperçoit qu'elle est trouée comme de l'emmental (oui le gruyère c'est l'équivalent Suisse de notre comté, donc sans trous). Le Québec est en fait un des plus grands réservoirs d'eau potable du monde : 10% du territoire correspond à de l'eau douce! En tout il existe plus de 400 000 lacs répertoriés et certains avec des noms très amusants : link

Sans surprise, l'entreprise n°1 au Québec est le groupe Hydroquébec, géré par le gouvernement québecois et producteur n°1 mondial d'électricité par voie hydroélectrique. La fée bleue est donc très abordable au Québec et il en faut pour chauffer l'hiver! Cette firme est omniprésente là-bas, soutenant toute l'économie et représentant le principal fond d'investissement. Mais son développement ne s'est pas fait au contentement de tout le monde, notamment des tribus natives amérindiennes et de leurs territoires naturels... Comme d'habitude...

Le territoire de ces populations c'est aussi la fôret! Elle recouvre la moitié du territoire. Imaginez, pour se rendre au Rainbow, vers Val d'Or, nous avons traversé l'immense réserve de La Vérendrye : 300 kms de fôret et de lacs inintérompue avec une route en plein milieu!

Enfin il existe de nombreux parcs nationaux et pourvoiries (réserve naturelle privée) qui permettent de profiter de cette richesse et cette beauté exceptionnelle.

Parc National du Mont Tremblant dans les Laurentides
Parc National du Mont Tremblant dans les Laurentides
Parc National du Mont Tremblant dans les Laurentides

Parc National du Mont Tremblant dans les Laurentides

Rainbow Family

Tout au long de mon séjour québécois, il faut le dire, j'ai eu sacrément de la chance. Le summum étant deux semaines de vacances bonus en plein milieu de mon stage, fin Juillet, pile pour l'arrivée de ma chère Mathilde à Montréal. Merci aux "vacances de la Construction", deux semaines fériés obligatoires depuis 1971 pour les secteur de la construction (batîment, génie civil...) mais s'étendant largement depuis à d'autres domaines industriels, dont l'entreprise ou j'ai fait mon stage!

Grâce à mes amis coopeurs j'ai eu vent de ce qu'on appelle communément un "Rainbow", organisé par les membres de la "Rainbow family". Ce mouvement est né dans les années 70 des cendres de Woodstock! Un phénix d'amour et de paix, que doivent amener sur Terre les enfants de la famille Arc-en-ciel. Bon bon bon ok ok mais c'est quoi un Rainbow?

Et bien un Rainbow ce n'est rien d'autres qu'un regroupement d'individus (à majorité hippie ou avec des penchants spirituels forts) sur un site éloigné de l'ennemie Babylone pour passer un moment (un mois ou plus) à communier avec mère nature et les hommes. Souvent l'alcool et parfois les drogues sont prohibés, comme les appareils photos. L'humain qui vient au Rainbow est mis à nu et les relations changent. N'importe qui peut venir. Encore ici, tout le monde est le bienvenu. Il faut juste le faire dans le respect. Respect aussi de certaines coutumes un peu bizarres mais on s'en fout car on est bien. Les repas sont préparés en commun puis partagés entre tout les membres de la "famille", en fait tout le monde présent sur le site. Avant chaque repas, la famille se réunit en cercle et un tour de parole est lancé. Quand c'est terminé, tout le monde communie en un grand "Ohm" et la nourriture est ensuite distribuée, en priorité aux vieux, aux femmes et aux enfants. C'est un grand moment de partage. Ensuite un chapeau tourne et ceux qui le veulent et qui le peuvent mettent quelques sous dedans pour pouvoir acheter la nourriture pour le lendemain. Il y a beaucoup d'enfants au Rainbow et une journée leur est même dédiée, avec maquillages et défilé! Avec Mathilde nous avons même pu assister à la nuit de la pleine lune, nuit folle au son des djembés portés par des vapeurs mystiques.

Au Rainbow on croise des familles, des gens lambda mais aussi beaucoup de marginaux : des SDFs, des drogués, des malades mentaux etc. qui viennent alors chercher ce qui leur manque le plus dans leur vie urbaine : l'amour et l'attention, bref, un brin d'humanité.

Le lieu du Rainbow 2013? Le point sur la carte : alone in the wild!

Le lieu du Rainbow 2013? Le point sur la carte : alone in the wild!

Les basques et le plus beau coucher de soleil du monde !

Avec Mathilde, nous avons profité de nos vacances bonus pour voyager. Et comme cela se fait si bien au Québec, nous sommes partis sur le pouce! (Petit clin d'oeil à notre ancien article : Des pouceux en Gaspésie) Cette fois nous nous sommes rendus à Trois-Pistoles après avoir réalisé un de mes rêves : pécher du poisson en barque sur un lac québecois pour le manger ensuite (environ 20g de poiscaille insipide mais c'est validé!). A Trois-Pistoles nous attendais le festival Echofêtes avec un concert des Misteur Valaire déchaînés (link) mais aussi une surprise insolite comme je les aimes : la présence d'une communauté basque, oui, oui, basque! Nous avons donc pu assister à une compétition internationale de pelote basque, oui internationale avec d'anciens champions du monde ventripotents, oui du monde, oui ventripotents, à l'accent chantant et ayant fait spécialement le déplacement depuis leur cher Pays Basque natal. Gota ta Gota Euskadi!

Tournoi international de pelote basque ... à Trois-Pistoles, Gaspésie et le plus beau coucher de soleil du monde ... vous pouvez mourir tranquille.Tournoi international de pelote basque ... à Trois-Pistoles, Gaspésie et le plus beau coucher de soleil du monde ... vous pouvez mourir tranquille.

Tournoi international de pelote basque ... à Trois-Pistoles, Gaspésie et le plus beau coucher de soleil du monde ... vous pouvez mourir tranquille.

Petit lexique québécois

A mon retour, beaucoup de gens me demandais si je n'avais pas un peu galéré à comprendre les québécois. Mais bien sûr que non, c'est quand même très proche du français, à quelques petites exceptions près que j'explicite ici !

Tabarnak, hostie, câlice, criss : Sacres (=jurons) québécois (à employer avec modération)

Tabarwette, tabarnouch, tabarslack, câline, esprit = sacre atténué (pas obligé d'être avec modération du coup)

Check ben ça : Regarde bien!

Aowwwwoué : ah bon?

Attention ton vélo est débarré = Attention le cadenas de ton vélo est mal attaché

Y fait frêt en maudit = Il fait très très froid

Y a pas personne pantoute icît ! = Il n'y a vraiment personne ici !

Y a du monde en masse = Il y a beaucoup de monde

Il est gelé = Il est défoncé

S’enfarger la gueule = Se casser la gueule

J’men va chez nous autres = Je rentre chez moi

Il est niaiseux = Il est médisant, condescendant

Il est flyé lui = Il est perché lui

Mon tcheum = Mon pote ou petit ami pour les filles

Ma blonde = Ma petite copine pour les mecs

Va serrer tes affaires = Va ranger tes affaires

Ah ben lô lô = Hé ben dis donc !

C'est pas pire = C'est pas mal

Fait que ... dans l'fond... = Donc ... en fait ..

J'ai virée ma brosse = Je me suis mis une cuite

Les parties, les gosses = Les couilles

C'est ma fête = C'est mon anniversaire

C'est poche = C'est bête, c'est dommage

Vous en voulez-tu ? = En voulez-vous ?

Anyway, rough = mot anglais couramment employés

Bonus sur l'esprit de la Coop et puis ça vous fera travailler votre québecoué!

Pour finir, une petite anecdote amusante. Vous vous rappelez? En arrivant à la Coop j'ai retrouvé une connaissance de mon lycée clermontois. Et bien quelle ne fût pas ma surprise, peu avant mon départ, de voir débarquer Léo Rothé, un Insalien de la même école d'ingé que moi, qui plus est musique-études c'est à dire de la même section artistique! Il a eu la bonne idée de venir faire son année Erasmus à Montréal. Nous nous connaissions vaguement des soirées musicales passés ensemble et nous sommes resté un moment interloqué. La Coop est un village!

Bien mon article s'achève enfin ici, j'espère que vous avez eu plaisir à le lire et que ça vous à donner envie d'aller vivre un bout de temps dans cette incroyable boule d'énergie qu'est Montréal. Et ne prenez pas d'hôtel, allez couchsurfer à la Coop-sur-Généreux respirer de l'air de liberté.

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