Monique

Monique a 15 ans, c’est la plus âgée des sœurs encore à la maison. La journée, elle va en cours ; le soir elle aide sa mère à faire la cuisine, à faire les cakes, elle couche ses sœurs, elle gratte parfois son cahier avant de s’endormir épuisée, la lampe tempête toujours allumée au coin de son lit, le cahier sur son oreiller. Elle est entièrement serviable, elle ne refuse jamais rien à sa mère. Je suis parfois étonnée du nombre de tâches que sa mère lui donne où de la manière dont sa mère lui ordonne de faire les repas ou de m’apporter une assiette. Mais c’est ainsi ici, et ceci ne va pas à l’encontre de l’amour que cette mère porte à sa fille.

Quand Gladice quitte la maison pour quelques jours, elle prépare la nourriture en avance. Mais Monique devient alors responsable de ses sœurs ; elle s’assure qu’elles aillent à l’école, elle réchauffe les plats sur le feu, lave la maison, fait la lessive… L’autorité est telle que ses trois petites sœurs feront tout ce que Monique leur demande ; de même que Brenda et Feth obéiront à Aneth où encore que Feth obéira à Brenda. Il y a comme un incontestable grade d’autorité lié à l’âge ; si la grande sœur dit de faire quelque chose, la petite le fera. Cette marque d’autorité est également une preuve de respect des plus âgés ; je l’ai également remarqué chez la famille d’Olivier. C’est un aspect de la famille camerounaise qui diffère de nos familles européennes ; personnellement j’ai plutôt eu tendance à remettre en questions mes ainés quitte à parfois leur manquer un peu de respect… plutôt que de me plier à leurs exigences.