On vous avait annoncé sa sortie dans les bacs, voici l'histoire de Sarita et Agathynounette en vacances qui décident de traverser le Chili "a dedo".
10h du matin, lundi 16 janvier de l'an de grâce 2012, nous nous décidons à quitter le camping de San Pedro de Atacama, près de la frontière bolivienne pour s'en aller gaiement sur la route de Santiago. Mini shorts parés, le premier arrêt crème solaire a lieu 100 mètres plus loin. Le brave Rodrigo, accompagné de Bernardo le muet, s'arrête au bout de 5 minutes et nous amène à Calama, quelques 100 km plus loin.
Après une traversée laborieuse de la ville, une deuxième pause crème solaire, un petit déjeuner tardif (il est déjà midi), une pause pipi derrière un talus et une attente de 5 minutes, le señor Cristian nous emmène jusqu'à Antofagasta, à 230km de là. L’arrivée à lieu à 14h30. Après 30 minutes et 30 mètres plus loin, deux braves camionneurs nous offrent un melon et accordent notre fidèle compagnon le charango. Ces deux braves gens attendent que leurs camions soient chargés pour s'en aller à Santiago. Il s’avère finalement qu’ils sont un peu relou et que le brave chevalier Cristian repasse par là accompagné de celui que nous appelleront Manuel car nous ne nous souvenons plus de son prénom. Ces gentils monsieurs nous transportent jusqu’à Copiapo, à 600 km d'Antofagasta. Après nous avoir offert le repas du soir, ils nous déposent finalement à un péage sur la route 5, au milieu de nulle part (20 km de la prochaine ville...) "vous verrez ça sera plus pratique pour faire du stop". Effectivement, à 23h il est très fréquent (et rassurant) de se promener au bord d'un péage sans rien (même pas des toilettes où trouver refuge) en regardant les voitures passer.
Après concertation d'un regard nous décidons de nous diriger vers une "zone de stockage" de contenance inconnue où un monsieur nous propose de planter notre tente histoire d'attendre le lever du jour. Dormir sous la tente à côté de l'autoroute, quoi de plus banal ?! Apparemment pas si banal que ça pour le chef du péage qui nous emprunte gentiment nos papiers en guise de caution pour être sûr d'être débarrassé de nous le lendemain. C'est dommage, le coin était joli et sentait bon, on serait bien restées toute la semaine.
A 5h, premier réveil. Il fait encore nuit, nous décalons donc notre départ d'1h. Curieusement, nous avons plutôt bien dormi. A 6h donc, démontage de tente, et après seulement 15 minutes d'attente, Luis el camionero nous embarque jusqu'à la station petit dej. Encore une fois on nous offre à manger...nous commençons à nous demander si nous faisons tant pitié que ça !! Nous profitons ensuite du trajet pour expliquer à notre chauffeur la géographie mondiale (non la France n'est ni aux USA ni à coté de l'Irak...) avant de faire une pause repas pendant laquelle nous tentons de manger des sandwichs home made au fromage et jambon dans un état douteux (car mine de rien nous sommes prévoyantes et nous avions fait quelques courses à Calama). Hum que c'est bon...vivement le prochain repas...
Après un appel de son chef, Luis doit changer de direction et nous laisse à 100 km de Santiago où Luis 2 nous prend en stop 2 minutes plus tard. Vive le Chili !! La feinte, c'est que celui-ci ne va pas vraiment à Santiago, mais 10 km avant où il nous abandonne en plein bouchon. Et ben mine de rien, faire du stop dans un bouchon ce n'est pas évident, surtout que nous avions rangé nos mini shorts... Heureusement pour nous, un certain Diego nous propose de nous poser à côté d'une station de métro, ce qui vous l'admettrez est bien plus pratique...
Nous arrivons finalement à Santiago, au bout de 29h de voyage. Le dernier problème reste alors de trouver la rue de la pote d'Agathe, chez qui nous avions prévu d'aller passer la nuit, sur un plan écrit en tout petit sans savoir exactement où chercher... Ceci s'avérant impossible nous sommes finalement aidées par Monsieur Oscar et Javiera de l'administration du métro qui, cherchant sur internet nous disent : "Houlala!! c'est loin et il fait nuit !!". Mais l'oncle de Sarah, chez qui nous devons aller le lendemain, étant plus connu qu'une rock star à Santiago, une discussion s'engage à son sujet avec un policier municipal et Monsieur Oscar, qui finit par nous inviter à passer la nuit dans sa famille après nous avoir offert une bonne omelette au lard et un técito.
Finalement, nous nous dirigeons le lendemain vers la casa del Padre Pierre, el famoso tío abuelo de Sarah, où nous sommes bien accueillies par la merveilleuse señora María qui nous concoctera de bon petits plats pendant les quelques (2) jours de notre séjour là-bas.
L'étape suivante de notre voyage est Valparaíso, mais ceci est une autre histoire que vous connaissez déjà. Nous vous donnons donc rendez-vous très vite avec les aventures de Sarita au Pérou et d'Agathynounette et Sarita en Bolivie (aventures antérieures à celle que l'on vient de vous conter mais bon...c'est plus marrant de raconter ses vacances dans le désordre...) ainsi que la fin des vacances de Sarita et Agathynounette en Patagonie.