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Sur la Route de Oku

Il était maintenant tant pour Oliver et moi de regagner Oku. Nous prîmes d’abord un bus jusqu’à Bemenda, la sous-préfecture de la région Nord Ouest. Nous étions relativement bien installés par rapport à mon premier voyage en bus, ou bien était-ce juste l’habitude qui commençait à s’installer ! Le trajet est d’environ 150 kms ce qui signifie 2h30 de trajet pour 1000 francs par personne.

Une fois arrivés à Bamenda, je me rappelle que j’avais énormément faim ! Les deux petits baignés engloutis dans la matinée me semblaient bien loin ! Ce fut ma première expérience dans un café Camerounais. Je consommai un genre de limonade au citron. Ici, la plupart des bouteilles sont en verres et sont consignées… petit clin d’œil à mes confrères Allemands ! Mais prenez-en de la graine, car vos bouteilles de 50cl paraissent bien ridicules comparées à la norme camerounaise de 65 cl ! J’eu du mal à finir mon jus et je me demandais bien ce qu’aurait pu être le résultat avec une bière ! Olivier m’appris que le Cameroun était le premier pays d’Afrique consommateur de bières ! J’avais encore beaucoup de chose à découvrir… Nous ne consommèrent pas la nourriture que le café servait bien qu’elle me sembla très appétissante. Ce genre de nourriture est cuisiné comme à la maison, par les mamas qui tiennent le café, mais il faut parfois se méfier des mamas qu’on ne connaît pas ! A la place, je croquai à grosses bouchées dans un morceau de pain camerounais (type pain de mie de chez nous, mais un peu moins moelleux) tartiné avec une mixture margarine-chocolat ! Quand la faim vous prend, les exigences se restreignent ! De plus, le goût de nouvelles saveurs est une quête incessante dans la découverte d’une culture inconnue ! Et j’appréciai le tout ; bien que si vous m’aviez proposé ceci en France, je vous aurais rigolé au nez !

Le temps se gâta, la pluie arriva. Elle rythme les journées de cette saison. En effet, contrairement à ce que je m’imaginais, il ne pleut pas 24heures sur 24 pendant la saison des pluies. Quand elle commence à tomber, le déluge peut durer pendant 4 heures ou plus, mais quand elle s’arrête elle ne reprend pas d’ordinaire dans la même journée. Bon en fait, après quelques jours je me rendis compte qu’en réalité la pluie en fait un peu qu’à sa tête, difficile à prévoir ! Il suffit de ne pas sortir au mauvais moment ! La lumière du jour s’obscurcit, les nuages se rapprochèrent et les premières gouttes arrivèrent. Mais le plus dur était fait, nous avions trouvé une voiture pour aller jusqu’à Kumbo, prochaine destination avant d’atteindre Oku. Ce fut un jeune chauffeur qui nous pris dans sa Toyota qui me semblait en bon état pour une voiture d’ici ! Mais mon illusion de confort retomba bien vite : nous étions tous les deux avec Olivier sur le siège passager, 4 autres personnes étaient chargées à l’arrière, et je ne vous parle pas du bordel « dans » le coffre ! En réalité, le coffre n’était pas fermé et le barda était tout bien ficelé jusque sur le toit de l’auto ! Par chance, le conducteur n’avait pas accepté d’autre passager qu’il aurait pu charger à sa gauche ! Le voyage fut long à cause de la pluie qui ne rendait pas la visibilité facile et qui embourbait les chemins.

Nous arrivâmes à Kumbo la nuit tombée. Nous allâmes manger les plantains chez un ami d’Olivier avant d’aller finalement passer la nuit à l’hôtel de Kumbo. Il y avait une coupure d’électricité générale dans le village. Je découvris la chambre à la lueur d’une bougie et m’émerveilla devant la salle de bain qui avait une toilette comme chez moi ! Malheureusement, la lumière ne réapparut pas pendant la nuit, et je ne pu apprécier aucune douche chaude le lendemain matin ! Nous nous rendirent à la station Total du village afin d’acheter une lampe torche qui se charge grâce à un petit panneau solaire, ceci en prévision de notre future habitation sans électricité. Avant de quitter Kumbo, je découvris les joies d’un petit déjeuner dans un café Camerounais. C’était un jeune Mama qui nous ouvrit la porte, sa petite fille un peu malade et ne pouvant fréquenter l’école, était pour le moment sa seule cliente. Olivier pris la commande ne sachant pas ce qui pouvait bien être servit, et je me contentais d’approuver. La jeune mama nous prépara alors deux thés, sucrés et lattés par un sachet de lait en poudre. Elle nous prépara ensuite deux œufs garnis. La garniture était au choix : poisson ou spaghettis. Nous optèrent pour les spaghettis. C’était délicieux ! Ressemblant à une omelette de chez nous, la garniture tomate, petits oignons et spaghettis se mariait à merveille ! Pour accompagner ce magnifique petit déjeuner, nous eurent chacun deux épaisses tranches de pain. La description est détaillée et témoigne de mon entière satisfaction et de mon émerveillement ! C’est ce qu’on appelle un copieux petit déjeuner ! Et puis le lieu était accueillant et sans chichi ! Deux tables où les clients se mêlent les uns aux autres ; pas de carte il suffit de demander à la mama ; pas de cuisine derrière, elle prépare tout ça devant moi ; je me croyais reçue chez une amie ! J’ose à peine vous dire le prix que nous avons payé pour deux petits déjeunés qui s’élevait à 1 000 francs, soit un euro et cinquante centimes ! Autant vous dire que je commençais sérieusement à remettre en question notre mode de vie occidental !

Finalement, dernière ligne droite pour Oku, les cheveux dans le vent à trois sur une moto ! Je découvris le magnifique paysage, petit à petit les montagnes m’entouraient et je me rapprochais de la forêt. La pluie avait cessée et le soleil illuminait se paysage où la couleur rouge de la terre ressortait au milieu de ce vert verdoyant.

Nous arrivâmes au village, le jour du marché à Oku. C’est un grand évènement dans! Chose étonnante, chaque semaine le jour du marché avance d’un jour ! Cette semaine-ci il tombait un mercredi. Tous les stands étaient pleins à craquer ; la plupart des étalages étaient à même le sol sur une grosse bâche en plastiques ; les fruits et légumes se comptaient par milliers. Et figurez vous qu’ici les marchands de fruits n’ont pas besoin de balance ! La marchandise est vendue au nombre (4 tomates pour 100 francs, parfois une en cadeau suivant l’humeur), à la branche (de bananier ou de plantains par exemple), au saut (riz et autre grains) ou à la dose (petite boite de conserve de différente tailles pour les arachides !). Les vendeurs ambulants se bousculaient pour me proposer parapluies, chaussure ou arachides grillées ! Nous achetâmes des provisions et nous dirigions en direction de la maison.

Nous passâmes alors rendre visite à notre amie Gladice qui attendait notre venue. Elle me présenta ses 4 filles qui vivent à la maison avec elle et nous invita à nous asseoir au salon. Elle alla faire bouillir les prunes que nous avions ramenées du marché et éplucha l’iniam jaune. Ce tubercule est cuit avant d’être vendu. La texture ressemble à celle de la pomme de terre, et l’allure pourrait parfois faire penser à celle d’un phallus rabougri de par sa forme et par sa peau fripée ! Mais ne vous laissez pas duper par cette description un peu déplaisante car la saveur et succulente ! Il se déguste à n’importe quel moment de la journée, seul ou en complément d’un repas ! Les prunes, elles, ou safous, ne ressemblent en rien à celles de chez nous ! Elles se font bouillir ou grillées, sont allongées et ont un gros noyau mou. Le goût est acide et un peu âpre. Après avoir échangé quelques mots de bienvenus ; Gladice parle un français qui m’amuse beaucoup ; je parti découvrir la maison dans laquelle j’allais vivre pendant un mois.

C’était une grande maison, sur un seul niveau et construite en terre comme les maisons d’ici. Elle appartient à une association qui l’utilise de temps en temps, mais pour le moment nous étions ses seuls occupants. Une grande sale servait certainement pour les réceptions. Nous établîmes notre campement dans une chambre où se trouvaient deux lits superposés. Ce n’était pas l’espace qui manquait, puisque se trouvaient là trois chambres ; mais celle-ci fût la seule dont la fenêtre pouvait être fermée malgré les petits joints qui laissaient tout de même l’air passer. Et par les températures fraîches de la saison, il était préférable de se protéger le plus possible des courants d’air ! En face de cette chambre, nous stockèrent nos provisions ainsi que le petit poêle à pétrole et les deux gamelles en fonte que j’apprendrai à utiliser lors de mon séjour. Entre ces deux chambres se trouvait la salle de bain : une toilette comme chez nous, un petit lavabo comme chez nous et une douche presque comme chez nous ! L’unique différence est que l’eau n’arrive pas jusqu’là ! Aucun problème majeur puisque le robinet d’eau se trouve à sept pas de la porte d’entrée ! 
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