Bonjour, Hallo, Ola, Hello,
Alors oui j'étudie à Aachen cette année. Oui je dois parler allemand et je galère. Oui il y a plein d'étudiants, pleins d'Erasmus et on se met des grosses races. Oui les cours sont inintéressant et soporifques car tous en amphis et extrêmement théoriques. Oui la pinte coute entre 2 et 3€ et je suis content. Oui le plus proche coffee-shop est à 1h de vélo et je suis content. Oui je vis dans une "colloc" de 50 personnes avec 6 frigos et une cuisine et oui je paye la peau du dos le loyer de ma turne de merde. ( C'est Maxime qui paye la peau du cul...). Oui Aachen est une ville jolie, petite, étudiante et conviviale. Mais vous savez déjà tout cela et je pense qu'il serait totalement inutile et inintéressant d'écrire un article là-dessus.
Alors si les deux seuls monuments de la ville vous intéressent, ainsi que l'architecture vieille et les chevaux :
Maintenant laissez moi vous parler un peu d'Andalousie, oui d'Andalousie. Il est né dans le fin fond d'un cerveau tchèque l'idée d'aller faire de l'escalade en Andalousie car il y avait des billets d'avions pas cher (60€) pour Malagà. Mais bon il allait pas y aller tout seul le tchèque. Il fallait donc qu'il trouve des uluberlus pour l'accompagner. Du coup il en parle à son copain francais Aurélien qui en parle à son copain francais, moi. Et pan! le 3 décembre, départ pour une semaine de vacance au soleil !
Prologue
Bon super les billets avec Ryan Air, pas cher et tout. En plus on part de Düsseldorf (Weeze), la classe. Ah mais attends c'est quoi ce truc "Weeze", là, entre parenthèses? Hé ben ouais l'aéroport de départ il est pas du tout à Düsseldorf en fait, mais au milieu de rien. Notre vol est à 7h le 3 décembre, pas d'autres solutions que de prendre le train à Aachen le 2 au soir, aller à Weeze dans un wagon remplis de supporters sentant l'aisselle d'éléphant mélangé à de la sueur de chameau et de la Faxe périmée, pour finalement rencontrer un charmant Weezois qui ira même jusqu'à s'embrouiller avec sa copine pour nous indiquer la route à suivre pour nous rendre à l'aéroport de Weeze, se trouvant à 5 kms de ladite ville.
Il est 23h51 et on se met en route. Aprés un bon gros bédo, une bouteille de vin et une heure trente de marche, la traversé de ce qui semble être un ancien camp de concentration nous ammène directement dans l'aéroport où tous le monde pionce. Bon mais nous on est encore bien joyeux et la vue de chaises handicapés abandonnées nous permet de nous adonner aux joies de l'handisport : 80m départ arrété. L' arbitre avec un T-shirt "Sicherheit" (Sécurité) met fin à la partie assez rapidement, dommage...
Calimucho.Dodo clodo sur tapis et chaises à 3000 euros, réveil du tchèque in-extremis, embarquement à l'arrache, 3h à regarder les nuages et poum! Malagà!
Jour 1 - Samedi
Fraichement débarqué à Malagà Airport, on se met tout de suite en short et on enfile les lunettes de soleil, et oui cette partie de l'Espagne joui d'un ensoleillement record de 320 jours sur l'année entière ! En décembre le 22°C moyen fais très plaisir, mais en revanche en été le 45°C ambiant fais bobo ...
Ondra, notre tchèque, à chopé un plan de ouf, on loue une Ford Focus pour 50€ la semaine! Avec lecteur CD et tout!
Après quelques égarements et achats de ravitaillement dans l'athmosphère dégoutante d'abondance d'un "Carrrefour Planet" (Environ trois fois grand comme un hypermarché) on va manger sur la plage. En chemin nous allons faire la rencontre tout à fait singulière de Joël Buton. Ce mec est un malade, il marche depuis plus de 10 ans à travers l'Europe avec son énorme charriot afin de lutter contre la prolifération des mines anti-personnelles. Un sacré personnage ! Très bavard! Allez donc pécher des infos de son périple sur la toile ! Respect Joël!
Et pour ses talents d'orateurs regardez donc cette vidéo à partir de 4min30 :
Sacré Joël!
On se dirige ensuite plus à l'intérieure des terres pour trouver LE spot d'escalade d'Ondra : El Chorro, dans le parc National Los Ardales. La route est magnifique, sinueuse et à pied de montagne. On débouche dans je ne sais quelle vallée et c'est magique. Du spot on a une vue grandiose, et non loin de là se trouve le Caminito del Rey (Google it) que l'on peut admirer depuis les falaises.
Bon mais vient doucement la nuit après cette première journée pleine de soleil. Première confrontation avec la question fondamentale qui va nous harceler tous les jours aux environs de 18h : Bon, on crèche où ce soir ?
Oui petite précision, nous voulions tenter le couch surfing, mais vu la disposition de la fine équipe (trois mâles testosteronnés) et l'extrême préparation dans les requêtes (le vendredi soir en fin d'aprèm), il fallait se rendre à l'évidence, ce sera tente, voiture ou à la belle étoile. On espérera en vain une fraternelle réponse d'un éventuel couchsurfer pendant tout le périple, mais non...
Donc ce soir là, pris de cours et bien fatigués, on cherche un petit coin pas trop loin d'El Chorro. On grimpe dans la montagne et on passe devant une maison en chantier, surplombant la vallée et dotée d'une terrasse absolument bandante. Bingo! Ce soir la tente nous servira de matelas et les étoiles de moustiquaire ...
Jour 2 - Dimanche
Bon avouons-le, après une nuit de merde à se cailler les miches contre les dalles glaciales de la terrasse, le paysage du matin est bienvenue...
Journée escalade encore pour les deux valides, moi je m'amuse dans la montagne avec mon épaule en vrac puis direction Gibraltar! Ondra nous bassine depuis le début avec cette destination, il veut absolument voir les singes en liberté sur le rocher. Nous on est un peu sceptique, cette enclave rosbiff aux portes de l'Afrique ne nous semble pas d'un intérêt démesuré. On fait un petit crochet par Ronda, magnifique ville perché sur un roc et avec un beau, mais alors très beau pont. On en profite pour manger dans un café miteux, mais alors trés miteux.
Arrivée dans la ville (absolument dégueulasse) de La Linéa de la Conceptión, en pleine nuit bien sûr, à la recherche d'une Schlafplatz. On tourne dans la ville comme des abrutis pendant au moins une heure, rebuté par les Fickenplatz glauques à souhait.
Fickenplatz = Lieu sombre et sale, où des voitures aux vitres embuées et suintantes oscillent régulièrement.
Au final on se pose à l'arrache sur la plage, préfèrant se faire virer en pleine nuit qu'enculer dans une vieille Seat Ibiza.
Ondra nous propose plutôt pour ce soir un concept tout à fait particulier, mais apparement courant en Tchéquie : l'Auto-Party. Concept qui consiste tout simplement à boire de l'alcool dans une voiture... Cette nuit là, on a bien dormi...
Jour 3 - Lundi
Ah! Le réveil fais plaisir quand on ne se rappelle même plus où l'on a planté la sardine la veille...
Encore une fois le soleil est au rendez-vous et présage une magnifique journée. Ondra ne tiens pas en place et c'est presque en courant qu'on se rend dans l'enclave britannique. C'est assez rigolo d'ailleurs, il faut traverser la piste d'aéroport gibraltesque avant de pouvoir pénétrer dans la ville...
Gibraltar c'est moche. Une ville ternie par les buildings, égayé par-ci par-là par les cabines télephoniques rouges vifs tipyquement britanniques. Mais Gibraltar c'est bien, no taxes sur l'alcool! Du coup sur la rue marchande il n'y a quasimment que des magasins de boissons. Le tchèque est au anges. On peut en effet trouver des bouteilles de vodka de 1L à 4€ ...
Bon mais on repassera plus tard pour la tise, on arrache le tchèque aux vitrines et hop, on grimpe par le chemin le plus long et le plus moche jusqu'en haut du rocher. Et là quand même ca envoi du FAT, laissons l'image parler.
Et derrière le joli macaque, le bout de terre que l'on apercoit n'est autre que ... l'Afrique !!
Hop après avoir joué un tantinnet avec les singes, (Ondra s'est quasimment fait déssaper par une grosse gueunon qui voulait vraiment son morceau de clémentine), on redescent en ville pour faire connaissances avec deux amis, Jack (Daniel's) et Jim (Beam). 14€ la teille de 1L, nous sommes des gitans bourgeois, on a quand même nos petites exigences en matière de whisky ...
Aurélien recoit ensuite l'illumination divine, nous emmenant à tout hasard dans un endroit sublime pour passer la soirée. On fais d'ailleurs une jolie photo publicitaire pour Jack, avant de s'enfiler toute la bouteille devant un grand feu de joie !
On a eu aussi la chance de trouver un squelette de vache entier. Invoquation des esprits, chants franco-tchèquo-grégoriens et danses sataniques, une sacré bonne soirée !
Jour 4 - Mardi
Réveil glacial après une nuit cotonneuse, Ondra va mieux qu'hier soir, ayant dormi dans la meme position foetus que celle qu'il dans laquelle nous l'avions laissé quand il s'est affalé dans la voiture, les claques de Jack l'ayant un peu sonné. Encore une journée magnifique ( bon à partir de maintenant j'arrête de le dire, de toute facon toutes les journées étaient magnifiques) on prend le route direction Cadìz, sur la côte atlantique. Une des plus anciennes villes d'Europe, au passé glorieux qu'elle regrette un peu...
C'est jour férié, la ville est sous anésthésie générale, il ne se passe rien, à part la patinoire installé sur la grand place, par un sympatique 25°C, un modèle de gaspillage d'énergie !
Bref après un séance photo en vue de réaliser ce superbe montage ci-dessus, on se dirige vers notre but : la plage, sisi. Ondra est encore tout fou, c'est
la première fois qu'il voit l'océan et les vagues atlantiques. Il est 15h environ nous sommes le 6 décembre, une petite baignade s'impose! Cela nous permettra aussi de prendre notre première et
dernière douche de tout le voyage! Oui on est des gitans bourgeois mais des gitans quand même.
Après ces réjouissances, direction Sevilla! On arrive dans la ville en fin d'aprèm, on tourne une heure pour trouver une putain de place de parking à 0,03 cts de la minute, on s'enfonce dans la cité surbondée et oui c'est jour de fête nationale, plutôt à caractère religieux, avec des Jésus-Marie de partout, on comprend pas trop, c'est vraiment le bordel mais que avec papa-maman-enfants et ça, ça à le dont d'agacer Ondra (surtout le Scheisse Jesus) ...
Après nos déambulations on se décide enfin à partir chercher comme d'habitude une place où dormir. Après une heure d'errances dans les champs de clémentiniers qui ne se prêtent, pas, mais alors pas du tout au plantage de la sardine, on fini, las, par planter la tente dans un des lieux les plus originals qui soit, c'est à dire sur le revêtement en plastique amortissant d'une aire de jeux pour enfants, au beau milieu d'un lotissement...
Jour 5 - Mercredi
Nuit de merde. C'est une très mauvaise idée que de dormir sur une aire de jeux pour enfants. C'est en fait dur et inconfortable même si moins froid que le sol. Deuxième journée à Sevilla, visite pour Aurélien et moi, alors qu'Ondra préfère escalader les ponts de la ville. Un authentique Yamakasi. Bon c'est beau mais pas fou fou, on décide donc de partir assez rapidement pour Granada, dernière étape de notre séjour. On dort en chemin dans une espèce de ravin gluant, ça avait pourtant l'air cool sur la carte Michelin...
Bon mais on est quand même à l'hôtel quinze milles étoiles...
Jour 6 - Jeudi
Allez, après les déboire de ces derniers jours on est bien motivés, il fait plus beau que jamais, arrivé à Granada on trouve direct une place de parking gratos sur les hauteurs, visite de l'Alhambra avec des miradors d'où l'on peut admirer la Sierra Nevada enneigée, toute la ville et à la jumelle apercevoir la mer !
Granada est une ville hallucinante. Tout d'abord les montagnes! Elle est situé au pied de la chaines la plus haute d'Espagne, la Sierra Nevada, avec le Mulhacén culminant à plus de 3400m d'altitude. On peut y skier 5 mois dans l'année grâce à un très bon enneigement et surtout on y ski le plus souvent en T-Shirt et caleçon pour les authentiques, du fait de l'ensoleillement quasi-permanent. Une légende de Grenade : "Met ton maillot de bain, va skier le matin et après, petit plongeon dans la Méditerranée." Oui, en voiture, tout est à une heure de route !
Ensuite l'atmosphère de la ville est magique : convivialité, chaleure humaine omniprésente, beauté, quartier Albaicìn tout pentu, tout blanc, charmant. Autre spécialité ici, le cannabis. Beaucoup, beaucoup de fumeurs de Marie-Jeanne. Dans certaines rue ça sent le coffeshop à plein nez. Et il suffit de demander au premier hippie venue pour se procurer, pour une somme modique, un petit Packung : Beuh, clopes et feuilles ! Le tout de très bonne qualité !
Granada est aussi une des villes les moins chères d'Espagne, on y mange de très bons et copieux tapas pour trois fois rien. Les bars semblent toujous en happy hour, les gens
aussi. Bon oui on est un peu tombé amoureux... Mais bon tout n'est pas rose non plus, 50% de chômage chez les jeunes diplômés, ca fait un peu réfléchir...
Journée très, très agréable résumé par cette photo :
Notre ami Jim et le petit Packung égayent la soirée, personnellent je ne me rappelle plus trop de cette dernière... Au retour on plante la tente sur la colline qui domine la ville, la classe.
Jour 7 - Vendredi
Dernier jour en Andalousie, on avait prévu une grande rando jusqu'à la neige, mais vu notre extrême lenteur après la soirée de la veille, on décide de monter en voiture... Magnifique promenade dans la montagne sur une route défoncé. On prend en stop une tchèque ( comme de par hasard ) qui nous explique qu'elle vit dans une communauté hippie de 150 personnes. Ils habitent dans des grottes, fument des joints, cultivent des plantes, ont des animaux, se baladent à poil, bref la belle vie. Dans la région se trouve aussi un "hippie village" nous a-t-on expliqué, je ne sais pas exactement en quoi cela consiste, même si j'ai une petite idée... Il faudra en tout cas revenir essayer! On a aussi rencontré un allemand vagabond qui a vécu quelque temps à Aachen, a voyagé un peu partout et qui maintenant lui aussi vît ici, dans une grotte, avec son chien. Il est très fier d'habiter toute l'année "ohne Heizung" (sans chauffage). Vraiment une région intéressante...
Bon bref on arrive assez haut dans la montagne et on s'arrête car la route est vraiment dégeu et la voiture elle est pas à nous et déjà suffisament crade. Il faut malheureusement monter plus haut pour toucher la neige que l'on apercoit pourtant très bien d'où l'on est.
On décide de faire une petite balade, n'ayant pas quitté l'athmosphère pollué des villes depuis plus de 4 jours. Après environ 20 mètres de marche, on apercoit un gros camion bleu de hippie. S'en suit la conversation suivante :
Aurélien - "Il est cool ce camion"
Moi - "Ouais"
Aurélien - "Ptain et t'as vu c'est une plaque allemande!"
Moi - "Ouais"
Aurélien - "Attends, mais, mais ... c'est une plaque d´Aachen !!!!"
Moi - "Ouais on dirai, on va voir?"
Et pof, on s'approche, et effectivent le camion est bien immatriculé AC (Aachen). Le hasard, entité merveilleuse. On fait le tour de la caisse et repof on tombe sur une charmante jeune femme. Tout contents on se présente en allemand en faisant bien attention à nos phrases.Après quelques bafouillements, la demoiselle fronce les sourcils et nous réponds : "Attendez, vous, vous êtes francais ! C'est obligé!"
Trahi encore une fois par l'accent de merde...
Bref rencontre inopinée en altitude, elle étudie en Erasmus à Granada en mode pépère, et se ressource en ce moment dans les montagnes avec un pote allemand Aachenois et sa copine qui dorment tous les jours dans leur camion jusqu'à 15h et eux aussi Erasmus à Granada. (Ils sont décidemment partout ces Erasmus!) Toute la conversation se fait en allemand pour ne pas évincer Ondra. Elle parle d'ailleurs presque mieux que nous... Il faut dire que pendant tous le voyage nous avons parlé entre nous une espèce de langue teutonique minimaliste mais permettant néanmoins d'exprimer tout ce qui nous passait par la tête.
On s'en retourne ensuite doucement à Malagà, on dort sur la plage en face de l'aéroport, superbe, je vous conseille d'aller passer vos prochaines vacances ici ! Le retour est long et fatiguant. Je suis rentré à Aachen depuis une semaine, il n'a fait que pleuvoir...
Viva Andalusia !